Que s’est-il passé cette semaine sur le marché de la santé ?

Que s’est-il passé cette semaine sur le marché de la santé ?

Semaine du 8 au 12 septembre 2025

CHEZ NOS CLIENTS ET PROSPECTS

 

Swiss Life passe le cap des 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le premier semestre 2025

L’Argus de l’Assurance – 10/09/2025
  • Malgré un repli de son activité dommages, la compagnie d’assurances confirme sa dynamique et poursuit son redressement en prévoyance et santé. Son résultat opérationnel progresse quant à lui de 9%.
  • Porté par l’assurance vie, Swiss Life France affichent une solide performance. Le chiffre d’affaires global de la compagnie a franchi la barre des 4 milliards d’euros au premier semestre 2025, contre 3,784 milliards d’euros sur la même période en 2024.
  • L’assurance de personnes se distingue avec une croissance de 3% de son chiffre d’affaires, atteignant 1,049 milliard d’euros. Cette progression est principalement portée par le segment collectif (+6%, et même +12% sur le standard) et la prévoyance individuelle (+7%).
  • Cependant, la prévoyance-santé est encore en redressement. Swiss Life France observe un ralentissement des nouvelles affaires en santé individuelle, suite à des ajustements tarifaires. Par ailleurs, le ratio combiné s’est dégradé de 1,2 point pour atteindre 98,6%, principalement en raison d’une augmentation des sinistres liés aux arrêts de travail.

 

Groupe Vyv : Les détails du deal conclu entre Harmonie, MGEN et MNT

News Assurance Pro – 10/09/2025
  • D’après News Assurances Pro, les mutuelles du groupe Vyv ont conclu un accord cet été concernant leurs domaines d’activité et leurs participations dans des actifs stratégiques (Mutex et UMR). Ces négociations internes, visent à reconquérir des parts de marché.
  • Après des tensions au printemps 2025 concernant le contrôle de Mutex SA par Harmonie Mutuelle et l’accès au marché des entreprises par MGEN, les mutuelles du groupe Vyv, ont trouvé un accord majeur. Ce « deal » financier engage le groupe pour les années à venir.
  • Harmonie Mutuelle va acquérir 97% des parts de Mutex, avec pour conséquences le transfert du personnel et un renouvellement du conseil d’administration de Mutex, alignant ainsi le capital avec la réalité opérationnelle puisque seule Harmonie utilise cette filiale.
  • La transaction génère des fonds pour le groupe Vyv, qui prévoit des acquisitions stratégiques majoritairement en épargne retraite, dont l’acquisition de Patrimmofi, plateforme en conseil de gestion de patrimoine.
  • Une nouvelle « business unit » épargne retraite sera créée, avec Vyv Invest devenant actionnaire majoritaire de l’UMR.
  • MGEN se diversifie vers le marché des entreprises. Cependant, malgré ses succès récents dans la protection sociale complémentaire (dont le contrat de l’Éducation nationale), la MGEN cherche à se diversifier. L’accord avec Harmonie Mutuelle lui ouvre l’accès à certains secteurs privés du marché des entreprises. L’organisation des grands comptes évoluera également, avec une réintégration de l’activité dans chaque mutuelle à partir de janvier 2026, impliquant le transfert de personnel et le déménagement du siège social.
  • Préservation du périmètre de la MNT qui conserve son rôle auprès des agents territoriaux et pourra s’appuyer sur le groupe pour renforcer sa capacité financière.
 

SUR NOS DOMAINES D’INTERVENTION

 

Fraude : Les affaires emblématiques de 2024 révélées par l’Alfa

News Assurance Pro – 12/09/2025
  • Forte hausse de la fraude à l’assurance qui a atteint un niveau record en 2024, avec 902 millions d’euros de tentatives détectées par les adhérents de l’Agence de Lutte contre la Fraude à l’Assurance (Alfa). Un rapport exclusif de l’Alfa, obtenu par News Assurances Pro, révèle que 840 millions d’euros ont été évités, soit une augmentation de près de 30% par rapport à l’année précédente. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie du phénomène, l’Alfa soulignant le caractère partiel et déclaratif des données, ce qui implique que la réalité de la fraude serait largement sous-évaluée.
  • Le rapport met en lumière une professionnalisation croissante des fraudeurs et la sophistication de leurs méthodes, incluant des cas emblématiques comme le « miraculé » de la prévoyance (le préjudice aurait pu atteindre 18 millions d’euros et concernait 15 assureurs), les escroqueries aux séjours hospitaliers fictifs (388 sinistres pour un montant de 3,3 millions d’euros), les constats de complaisance (avec un préjudice évalué à 2 millions d’euros), les « cervicalgies de Marseille », et les fraudes liées au bris de glace.
  • Les chiffres détaillés par branche confirment cette tendance, avec l’IARD représentant 656 millions d’euros de fraude identifiée, la prévoyance voyant le montant non décaissé grimper de 43% pour atteindre 134,3 millions d’euros, et la branche vie restant marginale.
  • Face à cette menace grandissante, l’Alfa insiste sur la nécessité d’une coopération renforcée entre assureurs, syndicats professionnels et pouvoirs publics pour contenir la fraude.

 

Démarchage téléphonique : « L’ACPR ne peut se substituer au législateur »

News Assurance Pro – 12/09/2025
  • Cet été, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a rappelé à l’ordre assureurs et intermédiaires concernant le démarchage téléphonique, notamment l’utilisation de centres d’appels situés hors de l’Espace économique européen (EEE).
  • Dans un article de sa revue estivale, le gendarme financier souligne les risques de non-respect de la réglementation et insiste sur les obligations des distributeurs, telles que le recueil du consentement explicite et l’enregistrement des appels.
  • L’ACPR précise qu’un centre d’appel hors EEE n’est pas autorisé à distribuer des contrats d’assurance pour des risques en France.
  • Cette prise de position de l’ACPR a suscité la réaction de Planète CSCA, le syndicat des courtiers. Son président, Jean-François Cousin, s’étonne du timing et de l’absence de concertation avec le marché sur un sujet aussi important. Il critique la publication d’un simple article aux conséquences juridiques incertaines, y voyant un risque de « porte ouverte à d’autres articles » sans contrôle parlementaire.
  • Planète CSCA, bien qu’attaché au respect des règles, estime que l’ACPR ne peut se substituer au législateur. Le syndicat a annoncé qu’il ferait part à l’Autorité de son étonnement et de ses observations.

 

Santé : Quelles indexations 2026 à l’ère de l’incertitude règlementaire ?

News Assurance Pro – 11/09/2025
  • Les cabinets d’actuariat Galea et Actélior ont dévoilé leurs premières estimations concernant les augmentations tarifaires des contrats de complémentaire santé et de prévoyance pour l’année 2026.
  • L’exercice est particulièrement délicat, marqué par une profonde incertitude réglementaire suite à la démission du gouvernement et l’arrivée d’une nouvelle équipe.
  • Plusieurs dossiers majeurs sont en suspens, noamment le doublement envisagé des franchises médicales, un projet de loi de lutte contre la fraude, la réforme des affections de longue durée (ALD), et surtout, l’épineuse question d’une taxe d’un milliard d’euros imposée aux organismes complémentaires pour 2025.
  • En prévoyance, un durcissement potentiel de l’indemnisation des arrêts de travail est également à l’étude. Dans un contexte de déficit croissant de l’Assurance Maladie (15,4 milliards d’euros en 2025), le secteur anticipe de nouveaux transferts de charges.
  • Après des hausses significatives en 2024 et 2025, où les cotisations ont globalement augmenté davantage que les prestations, permettant une reconstitution des marges, les équilibres techniques en santé demeurent fragiles. Les dépenses de santé restent dynamiques, et de nouvelles prises en charge, comme l’examen bucco-dentaire annuel pour les jeunes, co-financé à 40% par les complémentaires, impactent les coûts.
  • Pour Galés, les indexations moyennes seraient comprises entre 3 et 7% pour les complémentaires santé, incluant une revalorisation attendue de 1,9% du plafond mensuel de la sécurité sociale. Actélior, de son côté, estime une évolution moyenne des dépenses de santé de 2% en 2026, avec des impacts réglementaires de 2,65% en collectif et 2,25% en individuel. Le cabinet projette un « taux pivot » de 4,65% en collectif et 4,25% en individuel.
  • En prévoyance, Galea table sur des revalorisations de 3 à 6% pour 2026, intégrant la hausse constante des taux techniques et les impacts de la baisse du plafond des indemnités journalières de la Sécurité sociale depuis avril 2025
  • Les assureurs sont invités à la prudence face à ces incertitudes. Une éventuelle fin du levier des cotisations est envisagée, suggérant la nécessité de « réviser les garanties inflationnistes et d’adapter les couvertures aux nouvelles tendances de consommation

 

Les hausses tarifaires 2026 d’Axa France pour les contrats santé et prévoyance collectifs

L’Argus de l’Assurance – 10/09/2025
  • Axa France a annoncé à ses courtiers les revalorisations de tarifs de ses portefeuilles en santé et prévoyance collective au 1 er janvier 2026.
  • Le taux pivot d’AXA France en santé collective s’établirait à 4,5 %, hors évolution du Plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) estimée à 1,9 %. Cela représente une hausse globale de 6,4 % en santé collective, soit 2,6 points de moins qu’en 2025. En prévoyance collective, l’indexation prévue est de 5 %.
  • Ces augmentations sont justifiées par AXA France par la hausse des tarifs des professionnels de santé, l’augmentation de la consommation de soins (notamment en dentaire, psychologie et optique) et, en prévoyance, par l’accroissement de l’absentéisme, en particulier des arrêts longs.
  • Ces chiffres concordent avec les estimations du cabinet Actélior, qui prévoyait un taux d’indexation de 4,65 % en santé collective, hors évolution du PASS. Cependant, les professionnels appellent à la prudence. L’incertitude réglementaire, liée notamment à l’absence d’informations sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 et à l’éventualité de nouveaux transferts de charges de l’Assurance Maladie vers les complémentaires santé, rend l’exercice délicat. Les estimations actuelles ne prennent pas en compte de potentielles mesures futures, telle la contribution d’un milliard d’euros des organismes complémentaires, dont le sort est incertain avec le changement de gouvernement.
  • D’autres grands acteurs du marché, comme Generali, suivent cette tendance, affichant des taux pivots en santé collective entre 4,5 % et 5 % (hors évolution du PASS). Les indexations en santé individuelle d’AXA France ne sont pas encore arrêtées, mais Actélior les anticipe à 4,25 % en 2026.
 

La fraude aux médecines douces pourrait représenter plus de 10% des remboursements

L’Argus de l’Assurance – 08/09/2025
  • MedSmart, une assurtech fondée en 2022, met en relation les praticiens d’actes non remboursés par l’Assurance maladie (comme l’ostéopathie ou la diététique) avec les assureurs complémentaires. Une récente analyse de son portefeuille, expliquée par son fondateur Sébastien Lenormand, met en lumière l’ampleur de la fraude, notamment de la part des patients, dans ces spécialités.
  • Fraude aux médecines douces : un coût important pour les assureurs complémentaires qui s’élèverait à plus de 10% des remboursements, représentant potentiellement 100 millions d’euros par an.
  • Sébastien Lenormand, pointe un « angle mort » : le traitement des factures de médecines douces par les patients rend difficile la vérification pour les assureurs, ouvrant la porte à la fraude. Seulement 10% des factures sont aujourd’hui télétransmises.
  • L’assurtech a analysé un vaste portefeuille de factures représentant l’équivalent de 15 millions d’assurés grâce à son IA, confirmant l’ampleur du phénomène malgré des montants fraudés faibles par acte. Ce poste est souvent perçu comme de la consommation plutôt que de la santé, favorisant la fraude.
  • Sébastien Lenormand appelle à une « intelligence collective » pour détecter ces fraudes en amont et faciliter le travail des gestionnaires, soulignant l’urgence de ne plus négliger ce coût important pour l’assurance complémentaire santé.
 

Doublement des franchises : « Des mesures néfastes » selon la FNMF

News Assurance Pro – 08/09/2025
  • La Mutualité Française s’oppose fermement au projet gouvernemental de doubler les franchises médicales et les participations forfaitaires.
  • Cette mesure, qui augmenterait le reste à charge des patients, est jugée « néfaste » et inéquitable par la Mutualité et l’ensemble des acteurs de la santé. Malgré l’objectif d’économies de 700 millions d’euros pour l’Assurance maladie, la fédération mutualiste craint un renoncement aux soins, particulièrement pour les plus fragiles, avec pour conséquence « une aggravation de la prévalence des pathologies chroniques » et dénonce un manque de vision à long terme du gouvernement sur la santé publique.
  • La Mutualité Française souhaite « une réforme structurelle d’ampleur ».