Que s’est-il passé cette semaine sur le marché de la santé ?

18/02/2025
Que s’est-il passé cette semaine sur le marché de la santé ?
Semaine du 3 au 7 février 2025
CHEZ NOS CLIENTS ET PROSPECTS
Jean-Laurent Granier et Laetitia Leonard-Reuter (Generali France) : « Aller chercher 2 Md€ de chiffre d’affaires supplémentaires »
Argus de l’assurance – 05/02/2025
- Generali France a consolidé sa position de deuxième marché du groupe après l’Italie, avec une forte croissance sur plusieurs segments, notamment l’épargne-retraite, la santé-prévoyance (renforcée par son alliance avec Klesia), ainsi que l’assurance IARD, où elle figure parmi les acteurs les plus profitables. L’entreprise s’est également distinguée par son excellence en relation client, occupant la première place du NPS.
- Son prochain plan stratégique « Boost 2027 » repose sur trois piliers : Expérience, Croissance et Excellence. Generali France ambitionne d’augmenter son chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros d’ici 2027, porté par ses développements en santé-prévoyance, en retraite et en IARD.
- Elle vise une forte progression en retraite grâce à son offre diversifiée et durable, avec une nouvelle solution innovante prévue fin 2025 pour les PME. En santé-prévoyance, l’ambition est d’entrer dans le top 3 du marché français :
- En individuel : capturer le potentiel du marché de la silver economy en revisitant les offres et conseils de manière à être plus technique et plus complet en termes d’information.
- En collective : être dynamisé par l’intégration de La Médicale et unifier les gammes, services et réseaux de soins.
- En santé : capitaliser le savoir-faire d’Europ Assistance pour proposer des services de prévention et d’accompagnement innovants.
- Dans l’IARD, elle souhaite reconquérir des parts de marché en auto et habitation, malgré la forte concurrence des bancassureurs. Son réseau propriétaire sera un atout clé.
- L’IA est au cœur du plan stratégique, avec 3 000 collaborateurs formés à l’IA générative dès janvier 2025. Cette approche vise à améliorer l’efficacité opérationnelle et à simplifier les processus pour les clients, renforçant ainsi sa compétitivité et son attractivité.
Santé : Alan revendique une « année exceptionnelle » mais demeure déficitaire
Argus de l’assurance – 29/01/2025
- Alan affiche une forte croissance en 2024, avec 700 000 assurés (+200 000 en un an) et un revenu annuel récurrent (ARR) de plus de 500 M€, en hausse de 48 %.
- Cependant, son résultat net reste négatif à -54 M€ (14% du CA), en légère amélioration par rapport à 2023 (-59M€, soit 21% du CA). L’objectif de rentabilité en France pour 2025 pourrait être retardé à fin 2026 en raison des incertitudes sur les transferts entre l’Assurance Maladie et les complémentaires, et l’absence de vote d’un budget de la Sécurité sociale.
- Pour 2025, Alan vise 1 million d’assurés et 700 M€ de revenu annuel récurrent. Il prévoit aussi de se renforcer sur la fonction publique territoriale et de revenir sur le marché de l’assurance santé individuelle avec son offre « Alan Dolce Vita », destinée aux retraités jusqu’à 75 ans.
Couverture santé des fonctionnaires : les ministères Sociaux ont fait leur choix
Argus de l’assurance – 28/01/2025
- Un consortium composé de la MGEN (groupe VYV), MGAS, MNH et Relyens a remporté l’appel d’offres pour la complémentaire santé des agents des ministères Sociaux (Travail, Santé, Solidarités et Familles). Ce marché, estimé à 450 millions d’euros de primes brutes, couvre 26 132 agents actifs (titulaires et contractuels) ainsi que leurs ayants droit, avec un potentiel de 23 241 pensionnés. Ce succès s’ajoute aux récentes victoires de la MGEN sur les marchés du ministère de la Culture et du Conseil d’État.
- Alan, arrivé en seconde position, envisage un recours contre cette décision, dénonçant une victoire obtenue grâce à une baisse agressive des prix.
SUR NOS DOMAINES D’INTERVENTION
Budget de la Sécu : le gouvernement confirme la taxe santé et l’engagement du 49.3
Argus de l’assurance – 02/02/2025
- Une hausse de la taxe sur les complémentaires santé (TSCA) a été confirmée par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, pour récupérer 1 milliard d’euros, arguant que les mutuelles avaient augmenté leurs tarifs en prévision d’une hausse des tickets modérateurs, finalement non appliquée. Cette justification est vivement contestée par les fédérations de la complémentaire santé (Ctip, France Assureurs et Mutualité française).
- En revanche, ces organismes espèrent obtenir gain de cause sur la lutte contre la fraude, via un amendement du député Michel Lauzzana (Ensemble pour la République), qui vise une meilleure coordination entre l’Assurance Maladie et les complémentaires. Toutefois, ce sujet divise : la Cnil s’oppose au traitement de données sensibles et La France Insoumise critique un possible mésusage des données de santé. Malgré ces tensions, les fédérations des complémentaires se réjouissent de voir cet amendement réexaminé, espérant qu’il facilite l’accès aux données en cas de contentieux.
POUR LA CULTURE GÉNÉRALE
Assurance, les collectivités démunies face à l’instabilité politique
Argus de l’assurance – 05/02/2025
- La crise de l’assurance des collectivités territoriales s’intensifie, affectant autant les communes rurales qu’urbaines. De nombreuses municipalités voient leurs primes tripler ou quadrupler, tandis que certaines ne parviennent plus à trouver d’assureur. Dans la Vienne, Poitiers ou Vesoul, les primes explosent, et les garanties se réduisent drastiquement. À Breil-sur-Roya, frappée par la tempête Alex en 2020, la municipalité a dû passer par le Bureau central de tarification (BCT) pour retrouver un assureur, avec une prime multipliée par huit et des franchises exorbitantes.
- Les collectivités, qui ont bénéficié de tarifs favorables pendant des années, doivent désormais faire face à une hausse des primes d’assurance : +90 % entre 2018 et 2024 (et + 147 % pour l’assurance des dommages aux biens). L’Association des maires de France (AMF) estime que 1 500 communes sont aujourd’hui sans assurance.
- Les élus pointent du doigt l’instabilité gouvernementale, qui freine la mise en place de solutions. Plusieurs rapports et recommandations ont été formulés, mais leur mise en œuvre reste bloquée.
Arrêts de travail : comment gérer le risque incapacité ?
Argus de l’assurance – 05/02/2025
- En 2023, le taux d’absentéisme en entreprise en France est de 6,11 % (-9 % vs. 2022). Cependant, cette diminution ne reflète pas la tendance de fond, avec une hausse globale de 10 % depuis 2019. Plusieurs indicateurs continuent à se dégrader, notamment la durée moyenne des arrêts de travail, qui est passée de 20,2 jours en 2022 à 23,1 jours en 2023, affectant particulièrement les cadres et les jeunes. Les arrêts de longue durée (plus de trois mois) ont également augmenté, atteignant 7,8 % des arrêts contre 5,9 % en 2022.
- Les principales causes de ces absences prolongées sont les risques psychosociaux (32 % des cas), en forte hausse dans le secteur tertiaire. Le mal-être au travail, le stress, la charge mentale et le manque de sens sont cités comme des facteurs majeurs. Les troubles musculosquelettiques, notamment chez les travailleurs physiques et vieillissants, représentent également 87 % des maladies professionnelles.
- L’augmentation des arrêts longs pèse sur les régimes complémentaires, avec une hausse des dépenses d’indemnisation de 3,6 % en 2023 et de 13 % depuis 2019.